chirurgien

Mon chirurgien a créé un site

Si vous souhaitez avoir des renseignements sur l’opération du cœur, je vous conseille de vous rendre sur le site d’Éric Arnaud-Crozat, le chirurgien qui m’a opérée !

Site en ligne avec témoignages et documentation

Vous pourrez lire les commentaires des personnes qui ont été ses patients, cela vous donnera une idée de l’humanité et des compétences de cet homme.

Rendez-vous donc ici : http://www.ericarnaudcrozat.fr/

Site chirurgien

Opérée du coeur il y a 4 ans aujourd’hui !

Opération de Bentall

vue de ma chambre , belledonne

vue de ma chambre , belledonne

Il y a 4 ans aujourd’hui que j’ai été opérée du cœur. Déjà 4 ans et seulement 4 ans 🙂 4 ans aussi que j’ai commencé ce blog ( à l’origine sur overblog).

Opérée du coeur : 4 ans après l’opération

Je ne vais pas vous ennuyer avec tout l’historique que vous pouvez retrouver dans ces pages, mais vous dire que je vais vraiment BIEN ! Je peux courir sans être essoufflée, courir sans risques ! Je n’ai plus ces malaises qui me pourrissaient l’existence, qui étaient en réalité comme des « minis ruptures »…qui faisaient que ma tête tournait dans tous les sens, m’obligeant à stopper net ce que je faisais ( et je vous jure qu’au volant ce n’est pas pratique), à m’allonger quelques minutes le temps que le malaise passe. Je me relevais avec une grande fatigue, toute blanche et avec la nausée. Cela a duré plusieurs années, on parlait de malaise vagal, alors que ce n’était pas du tout ça ! Je n’ai plus aucun malaise depuis mon opération !

Une équipe formidable

J’aimerais remercier encore une fois mon chirurgien, Éric Arnaud-Crozat, pour son professionnalisme bien entendu, mais aussi pour son humanité, sa modestie, et l’excellent contact qu’il sait établir avec ses patients. Remercier mon cardiologue, le Docteur Dreyfus, pour m’avoir conseillé cette opération et pour le suivi qu’il réalise depuis. Remercier aussi mon médecin traitant qui a pris (hélas) sa retraite en début d’année, le Docteur Pignard. Un médecin de  » la vieille école  » à l’écoute, qui suit ses patients en leur téléphonant juste pour prendre des nouvelles, qui est venu me rendre visite à la clinique aussi ! Qui a su déceler « que le moment était venu pour l’opération » et qu’il valait mieux ne plus attendre. Sans oublier l’excellence de toute les équipes cardios à la Clinique Belledonne, et leur dévouement incroyable pour les patients.

La grande famille des opérés du coeur

Cet évènement de vie m’a permis de former une grande famille avec d’autres opérés du cœur, je pense à tous les membres du groupe sur Facebook. Une pensée particulière pour un des membres, Alain H. qui nous a quittés récemment. Alain est la seule personne  parmi toutes celles avec qui j’ai échangé  qui est partie suite à des complications post-opération. Il est très difficile voire impossible pour les familles de comprendre ce qui se passe dans la tête d’un opéré du cœur. Nos ressentis sont pratiquement indicibles ou en tous cas incompréhensibles…Et cette grande solitude que nous ressentons fait que nous avons besoin d’échanger avec d’autres qui sont passés par les mêmes évènements. Seul un opéré du coeur peut comprendre un autre opéré du coeur. Il ne faut pas que les proches se sentent impuissants, ou mis à l’écart. On n’y peut rien ! Nous avons grand besoin de nos proches mais on ne peut nier que nous avons besoin d’avoir d’autres contacts avec des opérés du coeur notamment. Et ce n’est pas pour autant que nous n’aimons pas ou que nous n’aimons plus notre famille. [ Je précise cela car je sais que certains proches ont en effet beaucoup de mal à accepter cette symbiose entre opérés du coeur. ]

Alors aujourd’hui ce sera CHAMPAGNE ici ! La vie est formidable mes amis ! La pluie ? Mais la pluie est nécessaire, la pluie c’est la vie ! Le froid ? Mais le froid aussi est nécessaire à la vie ! Les soucis ? On s’en passerait volontiers 😉 mais apprenons à relativiser surtout.

Je ne suis pas un bisounours mais

NON je ne suis pas un bisounours, mais je sais apprécier chaque minute qui passe. Je sais apprécier la minute présente, je sais apprécier le sourire de mes neveux, celui de mes proches etc…ce moment privilégié avec des amis, ou bien encore ce petit oiseau qui chante …Parce que la vie est fragile. Parce que je sais maintenant que tout peut s’arrêter demain. Et que tout ce que je vis est bon à prendre, sans attendre !

 

Suite à la demande d’aide pour une personne qui se trouve à Madagascar

Je reçois ce mail via le blog, merci à Will :

« Bonjour,
je viens de lire votre courrier et je suis particulièrement intéressé par la pathologie dont souffre votre père . En effet, je suis étudiant en anesthésie à la Réunion, donc proche de
Madagascar, et je sais que toutes les interventions à coeur ouvert se font à l’hôpital Bellepierre.Les équipes chirurgicales et anesthésiques y sont de grande qualité. En ce
qui concerne votre prise en charge, je vous invite à contacter l’association Médecin du Monde présente à Tana,.En effet, des praticiens de la Réunion participent régulièrement à des
missions de chirurgie cardiaque sur l’hopital de Tana et parfois font rapatrier certains patients vers la Réunion quand l’intervention est trop lourde. n’hésitez pas à les contacter, je suis sûr
qu’ils vous aideront.
Bon courage pour la suite et ne baissez pas les bras. »

Témoignage de Benoît sur son opération, merci Benoît !

Je cite le témoignage de Benoît qui m’autorise à publier son témoignage.

« Je m’appelle Benoit, j’ai 31 ans et je viens de me faire changer ma valve aortique + un petit bout d’aorte (technique de Bentall) par un tube valvé en Dacron avec une valve mécanique St Jude.

Je voulais vous faire part de mon expérience pour rassurer les prochains sur la liste.

Le pourquoi de cette intervention ?

Ma valve aortique était bicuspide (2 feuillets au lieu de 3), dilatée et présentait une fuite importante de grade 2 – 3. Je n’avais pourtant pas de symptôme lorsque je faisais du sport (VTT, natation). En fait mon cœur compensait en battant plus fort ou parfois plus vite. Du coup il avait tendance à grossir et mon ventricule gauche est légèrement dilaté.  Tout ceci a été découvert en juillet 2009 lors d’un contrôle de routine  (mon généraliste a entendu un souffle au cœur), confirmé par une échographie cardiaque puis une ETO (la même via l’œsophage). Là on me dit, vous avez 2 ans pour faire l’intervention chirurgicale qui consiste à remplacer la valve malade + le bout d’aorte dilaté. On me conseille une valve mécanique compte tenu de mon âge (mécanique = garantie à « vie ») et du fait que je ne pratique pas un métier à risque (pas exposé aux coupures ou aux coups). Après avoir digéré toutes les informations et pesé le pour & le contre, mi-janvier, je programme l’intervention avec mon cardiologue, ça sera le 14 avril 2010.

Arrivée à la clinique

Arrivé le 12 avril à 16h00 à la clinique, on me saute dessus pour une batterie d’examens : prise de sang, vitesse de coagulation, pneumologue, ORL, radio dentaire et pulmonaire, scanner, urine etc. tout y passe jusqu’au 13 avril après midi. Ensuite on me laisse tranquille jusqu’au mercredi matin 07h30 en me donnant les dernières instructions (douche à la Bétadine, lavement etc. …). J’allais oublier une étape : le rasage intégral, si vous pouvez faite le avec une tondeuse avant d’arriver sur place 😉 Finalement toutes ces activités m’ont permis de ne pas trop penser à l’intervention et ça s’est déroulé sereinement.

L’intervention

Le 14/04 à 07h30, le brancardier arrive et me fait monter sur le brancard. Il m’enveloppe dans une couverture puis on arrive dans une salle près du bloc. Explications avec les infirmières et l’anesthésiste. Pose des premiers cathéters dans le poignet. C’est plus impressionnant que réellement douloureux  mais je suis très douillet. Petite anesthésie locale, on ne sent donc pas grand-chose. Ensuite arrivée au bloc : Houhou ça brille, on voit clair ici ! Apres quelques minutes la tête tourne puis … plus rien !

La réa

Le 14/04 dans l’après midi, je suis réveillé, dans un lit, cathéter dans le bras gauche, je constate que j’ai une sonde urinaire (ce n’est pas douloureux) et 1 drain (en fait 2 avec un Y) qui partent de mon ventre. Je ne suis pas intubé et je n’ai pas de douleur vive, juste des « courbatures ».  J’avoue perdre la notion du temps mais on vient me voir régulièrement, on me lave de la tête aux pieds pour enlever la Bétadine du bloc. Bref je suis en vie et tout va bien. On me poste un deuxième cathéter dans le cou (rien senti cette fois). Un truc a changé : j’entends mon horloge interne : le bruit de la valve mécanique me résonne dans la tête. Je vais mettre un petit temps à m’habituer. Le soir une infirmière me passera ma chérie au téléphone (c’est interdit normalement mais bon…) ça nous a fait du bien fou à tous les 2 de s’échanger quelques mots.  Ensuite s’enchainent les heures avec les nombreux contrôles, changement de perf, mise en place de l’héparine, mesure des urines, radios des poumons dans le lit etc. … les journées passent vite, les nuits sont plus longues. Les infirmières sont sympas on parle un peu, on découvre notre voisin de « chambre » même si je ne l’ai jamais « vu » car je ne pouvais pas tourner suffisamment la tête 😉 !

Le 16/04 au matin on m’enlève les drains. Là c’est vraiment le moment le plus désagréable de toute l’hospitalisation. Encore une fois je ne serais pas honnête si je disais que ça fait horriblement mal, c’est vraiment plus une sensation désagréable et surtout l’appréhension de sentir ces tuyaux se déplacer dans son propre corps. Si on suit bien les indications des infirmières (respirer, bloquer etc.…) ça doit bien se passer. Bref, une fois les drains enlevés et les trous cousus, la sonde urinaire retirée (aie !) la réa est terminé, on passe en post réa.

La post-réa

Du 16/04 au 19/04 c’est donc la post-réa. Là on est plus tranquille, les contrôles sont moins fréquents (prises de sang, radio) et on commence à me débrancher certaines choses. J’arrive à dormir, il m’arrive de ne plus entendre ma valve. (J’ai  toujours refusé  de prendre des cachets pour dormir, je voulais tout de suite pouvoir dormir avec mon tic-tac).

Le 17/04 première fois en position assise, les séances de kiné peuvent commencer !  On me retire les pansements, la cicatrice est superbe.  Le 18/04, premiers pas mal assuré, premier cachet d’AVK. Il me semble  …Le 19/04 je cours partout (enfin presque), j’ai toujours une perfusion d’héparine avec un pousse seringue qui m’accompagne partout où je vais. Le 19/04 au soir on me transfère en chambre classique compte tenu de mon état. Le bruit de la valve est toujours présent (impossible de le nier) mais je l’oublie et je n’en tiens plus compte 40% du temps.

Retour en chambre

Arrivée en chambre le 19/04 vers 19h00. Là commence la longue attente de :

– L’arrêt de l’héparine (qui assure le relais tant que les AVK sont pas à 100%)

– Mon retour à domicile

L’héparine sera arrêtée le 21/04 : c’est la libération, je peux bouger mon bras librement et gambader un peu partout.  A moi les premiers escaliers ! (chuuuut faut pas le dire). Point positif mon voisin de chambre est très sympa (et bavard pour 2) ça fait passer le temps. Les séances de kiné « couloir » s’enchainent sans problème. Le 23/4 c’est confirmé  je rentre chez moi le 24/4 car je suis « anti coagulé », un peu trop même. Le jour de la sortie on me retire les derniers fils on me donne tous les papiers et les séances de kiné sont programmées.

PS : Tout le long de la post réa et à mon retour en chambre, ma chérie et mes parents sont venus me rendre visite malgré la route et ça ça fait super plaisir J ! Je ne souhaitais pas qu’ils me voient en réa à cause des branchements divers & variés même si c’était possible. En tout cas je remercie toutes les personnes qui sont venues me voir ou ont pris des nouvelles ça fait chaud au cœur !

Home sweet home & le traitement

Retour en VSL à l’appartement. Le voyage a été bizarre, j’avais détendu la ceinture de sécurité pour la cicatrice. Une fois arrivé, la sensation est encore plus bizarre.  Je ne me sens pas encore chez moi 😉 ! Heureusement ça revient très vite. Première réjouissance : la nourriture ! Waouh c’est bonnnnnnn ! Ensuite direction la pharmacie à pied, à un rythme de sénateur. Les prochains jours vont être bien occupés entre le kiné (2 à 4 fois par semaine, séance de 2H et 1H de transport A/R), les prises de sang 3 fois par semaine (Lu-Me-Ve) pour l’INR, les visites, le repos, les petites ballades à pied etc.

Concernant le traitement je vais apprendre à gérer mon INR petit à petit, j’espère trouver un premier plateau de stabilisation d’ici 7 jours.  Pour le bruit de la valve, je l’entends toujours mais ça ne gêne plus que 20% du temps. D’ici quelques semaines ça devrait aller. Je pense retrouver 100% de mes capacités d’ici 3 à 6 mois et je devrais reprendre le travail dans le courant du mois de Juin. »

VISITE DE CONTROLE 2 MOIS APRES OPERATION

Ce matin j’avais rendez-vous avec mon chirurgien préféré pour la visite de contrôle après deux mois…Il m’a trouvé en pleine forme, mon coeur fait un boulot du tonnerre grâce à ma valve mécanique toute neuve …Il a vérifié l’état de mes cicatrices, elles sont belles, il m’a dit qu’il fallait compter un an pour qu’elles soient « blanches » et bien résorbées.

J’ai appris une chose intéressante, c’est que les tissus autour de la valve et du tube en dacron vont cicatriser également, et donc la valve fera peu à peu moins de bruit. Je dois dire qu’elle ne me gêne pas, son clic clac régulier me rassure en fait…

Vendredi 13 mars 2009, je quitte la réa pour aller dans ma chambre !

Les infirmières m’ont annoncé que je pouvais quitter la réa, et que j’allais monter dans ma chambre, j’avais insisté pour avoir une chambre individuelle.

Elles ont donc débranché tous ces fils, refait mes pansements, avant de me conduire dans ma chambre. Je ne me souviens pas si c’est ce jour ou le jour précédent que les drains m’avaient été retirés, quel soulagement déjà sans ces drains !

Là, il s’est passé un épisode bizarre. J’avais donc été trois jours sous morphine. Lorsque les infirmières ont refait mes pansements, tout s’est passé normalement. Et bien moi, j’étais persuadée qu’elles m’avaient amenée dans un bâtiment annexe, qu’elles m’avaient posé des pansements avec des formes particulières, et de couleurs particulières…Des pansements en forme de nuages, bleus, roses, etc…A un moment je leur ai demandé dans quel service je me trouvais, elles m’ont dit que nous étions toujours à Belledonne, et qu’elles allaient simplement me monter dans ma chambre…

Je suis donc montée en chambre 422, au service cardiologie, 4ème étage. La vue sur la chaîne de Belledonne était magnifique, j’étais si heureuse de me trouver enfin au calme, dans ma chambre !

vue de ma chambre , belledonne

Je crois me souvenir que l’on m’a même apporté un plateau repas, que j’ai dévoré comme d’habitude. J’étais toujours sous contrôle par des machines, mais on m’avait enlevé la sonde urinaire, j’avais donc à disposition un fauteuil troué dans ma chambre. Car pour me lever ce n’était pas encore possible, les fils me reliaient à une perfusion d’héparine, à un pacemaker extérieur, j’avais comme un faisceau de fils qui sortaient du pansement sous la poitrine. Donc, lorsque je voulais me lever pour aller m’asseoir dans le fauteuil, je devais porter tous ces fils, car dès qu’une électrode était débranchée, cela bipait chez les infirmières.

J’ai reçu la visite de ma maman de mon chéri et de mon ptit frère cet après midi là, quel bonheur! j’étais un peu sur mars qd même, car j’ai fait une tentative de sortie en emportant avec moi tous mes fils, car j’étais persuadée que ma famille ne trouvait pas ma chambre, et que je les entendais parler dans le couloir…merci mdame morphine …

11 mars 2009, toujours en réanimation

Dès le lendemain, j’ai bien entendu la personne qui se trouvait derrière le paravent, une dame âgée d’après le son de sa voix, qui disait qu’elle voulait monter dans sa chambre, qu’elle ne voulait pas rester à côté d’un mort ….le mort en l’occurrence …c’était moi ! Car elle n’entendait pas le son de ma voix, et l’anesthésie avait visiblement bousculé un peu sa raison. Dans ma tête je souriais, et je me disais « mais non mamie, je ne suis pas morte, je suis vivante justement, c’est fait , l’opération est derrière moi ! ».

J’ai appris en entendant les infirmières que cette dame avait été opérée en fin de journée, la journée précédant la mienne. Eh bien je vous assure, j’étais stupéfaite de l’entendre parler si vigoureusement, moi qui n’arrivais à émettre que quelques sons discrets. Elle râlait, voulait qu’on l’installe dans sa chambre, elle refusait de rester dans « ce taudis » disait-elle, de plus à côté d’un mort…Quand une infirmière lui a proposé de boire quelque chose , un café ou une tisane, elle a refusé en disant que c’était inadmissible qu’on ne lui serve que cela à manger…Sa fille est venue la voir, et la vieille dame pour cette occasion a été assise dans un fauteuil, donc à peine 2 jours après son opération ! Je ne sais pas ce qu’elle a  eu exactement : pontage ? Remplacement ou réparation de valve ? je ne sais pas, mais en tous cas il fallait l’entendre parler avec sa fille, c’était incroyable ! Elle disait aussi qu’elle n’avait absolument pas mal, moi je n’en croyais pas mes oreilles ! On m’avait dit que vu « ma jeunesse » je me remettrai beaucoup plus vite ?!

Mon chéri est venu me voir, je parlais d’une voix chevrotante, je tenais mes mains sur ma poitrine comme pour protéger cette zone de mon corps. Il n’est resté que quelques minutes, je n’arrivais pas à parler correctement et je sentais mes yeux se fermer malgré moi.

Les infirmières ont tenu à me faire une toilette…elles m’ont aidée à me laver les dents, elles ont nettoyé mon corps, du moins les endroits accessibles, elles sont mêmes arrivées à me laver le dos en me faisant mettre sur le côté en me tenant bien le thorax avec mes mains. Quelle aventure, mais cela faisait du  bien tout de même, mais j’appréhendais malgré tout ces changements de position, ces manipulations.

J’ai eu la visite du kiné, qui a tenté de me faire respirer à fond, c’était quand même encore difficile. Il m’a donné une sorte de bouteille, dans laquelle il y avait un tuyau, et il fallait que je souffle dans ce tuyau pour faire des bulles, l’objectif étant de rééduquer mon diaphragme, et de faire que mes poumons (qui avaient été légèrement écrasés par l’opération) puissent fonctionner à nouveau comme avant. Le kiné m’a demandé de faire cet exercice plusieurs fois par jour, et m’a dit qu’il reviendrait me voir le lendemain.

J’avais donc un pansement large sur le sternum jusque sous la poitrine, et un  » gros  »  pansement sous lequel je sentais un paquet de fils sur le ventre juste sous la poitrine. Un gros pansement à l’aine droite aussi, je ne savais pas ce que c’était, j’ai appris ensuite que c’est par là qu’avait été raccordée la machine qui a remplacé la fonction du cœur pendant un temps, la « circulation extracorporelle ».

Et bien sûr un cathéter au poignet gauche, des fils et des fils …Patienter, il fallait patienter, ne pas paniquer, ne pas s’énerver, mais patienter, je savais que j’étais couchée là pour 3 jours dans cet univers de la 6ème dimension…Tout le personnel était aux petits soins, je n’avais qu’à biper et une infirmière était à mon chevet dans les minutes qui suivaient.

J’en profite pour remercier ici cette formidable équipe, toutes et tous font un travail exceptionnel, j’ai une admiration et une reconnaissance immenses envers cette équipe de « réa » ! On oublie souvent de remercier ces personnes car elles sont automatiquement associées à une période difficile de notre passage à l’hôpital, et pourtant, quel boulot elles font !


RENCONTRE AVEC LE CHIRURGIEN 11 FEVRIER 2009

J’ai rencontré le chirurgien  ce matin. Le docteur Eric ARNAUD CROZAT, je le trouve super : ouvert, souriant, chaleureux, et « protecteur ».
Il a confirmé les indications du cardiologue, à savoir qu’il préconise l’opération dite  » de Bentall ».

« Cette technique opératoire qui consiste à remplacer dans le même temps la valve aortique et la portion initiale de l’aorte avec réimplantation des artères coronaires est appelée intervention de Bentall. »

Tout est bien expliqué ici : http://www.adetec.net/chirurgie/index.php?page=dissection

Je serai opérée le 10 mars prochain.